L’administration Biden a affirmé que l’envoyé spécial américain Jeffrey Feltman était au Soudan pour encourager la coopération entre les dirigeants civils et militaires du gouvernement de transition de Khartoum.

« Les États-Unis sont profondément alarmés par les informations faisant état d’une prise de contrôle militaire du gouvernement de transition. Cela contreviendrait à la Déclaration constitutionnelle et aux aspirations démocratiques du peuple soudanais et est tout à fait inacceptable », a déclaré Feltman lundi.

« Comme nous l’avons dit à plusieurs reprises, tout changement du gouvernement de transition par la force met en danger l’aide américaine », a-t-il ajouté.

La principale coalition d’opposition soudanaise a appelé à la désobéissance civile et à des manifestations à travers le pays dans le contexte de la dissolution par l’armée du gouvernement de transition dans ce qui a été dénoncé comme un « coup d’État ».

Le ministère soudanais de l’Information a déclaré lundi que l’alliance des Forces de la liberté et du changement avait exigé que le conseil militaire de transition démissionne et transfère le pouvoir au gouvernement civil.

L’alliance a également appelé à la libération de tous les membres détenus du cabinet soudanais et du Conseil souverain, un organe dirigeant qui avait partagé le pouvoir entre les militaires et les civils jusqu’à sa dissolution par le général Abdel Fattah al-Burhan plus tôt dans la journée, le ministère a déclaré sur son compte Facebook.

Dans un discours télévisé lundi, Burhan a déclaré l’état d’urgence et s’est engagé à former ce qu’il a appelé un gouvernement compétent après que des forces militaires non identifiées ont arrêté un certain nombre de dirigeants politiques, dont le Premier ministre Abdallah Hamdok.

En réponse à la prise de contrôle militaire, le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a déclaré lundi que Washington suspendait 700 millions de dollars d’aide économique destinée à promouvoir la démocratie.

La porte-parole adjointe de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a déclaré lundi aux journalistes à bord d’Air Force One que Washington rejetait « les actions de l’armée et appelait à la libération immédiate du Premier ministre et des autres personnes assignées à résidence ».

Elle a ajouté que « les actions d’aujourd’hui sont en opposition flagrante avec la volonté du peuple soudanais et ses aspirations à la paix, à la liberté et à la justice. Les États-Unis continuent de soutenir fermement la demande du peuple soudanais d’une transition démocratique au Soudan et continueront d’évaluer la meilleure façon d’aider le peuple soudanais à atteindre cet objectif.